L’éducation bienveillante
Il n’existe pas de chien parfait. Éduquer avec bienveillance c’est considérer chaque chien comme un individu avec ses émotions propres, son tempérament, ses capacités et son vécu.
Nous éduquons nos compagnons en leur apprenant les règles de vie commune pour un quotidien partagé agréable et apaisé.
Il n’y a donc pas d’objectif universel à atteindre pour considérer son chien bien éduqué. Un chien est bien éduqué si son comportement s’intègre de façon harmonieuse à la vie dans son foyer et que sa relation avec ses humains est basée sur la coopération et la confiance.
Notre monde moderne n’est pas adapté au chien. Il est de notre responsabilité de lui apprendre à vivre et à se déplacer avec nous en sécurité, d’une manière qui respecte ses besoins éthologiques.
L’éthologie canine au centre des méthodes positives
L’éducation bienveillante ne consiste pas seulement à ne pas crier sur son chien, à ne pas le frapper ni lui imposer des outils de torture comme le collier électrique ou le collier étrangleur. Tout cela relève de la barbarie. Mais mettre volontairement son chien dans un état de stress constant, faire preuve d’incohérence au quotidien, et pousser son chien dans un état d’inhibition continue sont aussi des formes de maltraitance.
C’est malheureusement aujourd’hui une des méthodes les plus répandues, souvent proposée sous forme de vidéos, parfois à des prix exorbitants, par des « coachs canin » qui n’ont aucune notion d’éthologie ou de comportement et vous promettent « le chien parfait » en deux semaines en prétendant proposer des méthodes d’éducation bienveillante. Le chien parfait sera stressé, inhibé, contraint et n’aura pas une relation de coopération avec vous, mais une relation de tension et d’appréhension.
Devenir le référent d’un chien c’est être son socle bienveillant, cohérent, rassurant, respectueux de lui, de sa personnalité, de ses difficultés. C’est faire le chemin ensemble pour une vie commune riche de moments partagés, d’apprentissages et de découvertes, pour votre compagnon comme pour vous-même.
Quelques exemples d’a priori à oublier
- « Un chien ne doit pas monter sur le lit » : Il ne s’agit ici en réalité que de considérations hygiéniques et de vos propres préférences. Autoriser le lit ou le canapé à votre chien n’en fera pas un chien mal éduqué tant qu’il descend lorsque vous lui demandez. C’est en revanche une habitude difficile à lui faire perdre si vous changez d’avis, puisque participer à la vie du groupe dans tous ses aspects est souvent très important pour nos compagnons canins, et après tout vos meubles sont bien confortables.
- « Le chien doit manger après ses humains » : Cette affirmation n’a aucun sens éthologique. Par ailleurs sa place au sein du groupe et le partage d’activités du quotidien sont des points essentiels de la vie d’un chien et vouloir partager le repas est donc naturel pour le chien ce qui peut être source de stress pour lui. Vous pouvez donc le nourrir avant vous, en même temps aussi bien qu’après s’il n’est pas stressé pendant vos repas. La bonne façon de faire est celle qui vous convient le mieux à vous et à votre compagnon tant que vous lui apprenez à ne pas quémander et à attendre calmement son repas.
- « Un chien ne doit pas voler » : Il est de notre responsabilité de ne pas laisser quelque chose d’interdit à la portée de nos chiens. Un chien ne fait pas la différence entre la vieille chaussure qu’on lui a sacrifiée en espérant qu’il laisserait les autres tranquilles et la nouvelle paire hors de prix qu’on vient de s’offrir, il nous faut donc rester cohérents. Par ailleurs le chien est par nature opportuniste, si de la nourriture est laissée seule votre chien n’y voit qu’une bonne occasion de se faire plaisir, il n’a pas la notion de « bêtise » et sur ce point l’apprentissage de l’interdit a des limites. Avec un jeune enfant de quatre ans, on ne se poserait pas la question de lui apprendre à ignorer les objets tranchants, les produits toxiques, les bouteilles d’alcool etc… Votre chien n’a pas plus la capacité à faire la différence, donc pour sa sécurité et votre confort, rangez !
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« C’est vous qui devez initier le jeu et non votre chien » : Ceci est un parfait exemple d’inhibition qui revient à étouffer la prise d’initiative d’un chien. Il serait malheureux qu’un chien bien éduqué soit synonyme d’un chien qui n’exprime pas sa personnalité, ses envies ou besoins en dehors des moments ou nous souhaitons lui porter de l’attention et donc qui n’initie jamais le contact avec nous. Et si c’est l’image qu’une personne se fait du compagnon idéal alors un chien n’est pas adapté à ses attentes. Pourquoi choisir un animal sociable, joueur, dont la vie est axée autour de la recherche du plaisir et du lien social pour ensuite le changer en un être sans personnalité qui ne dérange pas mais doit toujours être disponible quand nous le décidons ? Un chien qui vient demander le jeu et s’en va calmement si vous n’êtes pas disponible est un chien bien éduqué, et qui a toujours sa personnalité.